mercredi 19 novembre 2014

Phnom Penh, capitale foisonnante et banalité du mal...

Ce matin là, départ de Siem Reap pour la capitale Phnom Penh.  Le trajet de 342 km doit durer 5h00, il faudra ajouter 2h30, la faute à la rénovation de la route qui a bien souffert durant la dernière saison des pluies. L'importance de cette voie de communication pour le pays explique le choix des cambodgiens de refaire l'intégralité des sections hors d'usage d'un coup... Cela nous vaudra 280 km sur des pistes de latérites rouges avec des ornières à faire frémir les suspensions de nos voitures européennes... et de bons moments de rigolades avec Maëlle qui se marrait à chaque fois que le bus sautait, ce qui fut plus que fréquent... N'empêche, respect aux chauffeurs et aux machines qui affrontent quotidiennement ces conditions et font des prouesses avec pas grand chose.
Petite contribution vidéo de ce trajet qui témoigne aussi des souffrances des suspensions misent à rude épreuve.



Phnom Penh, ses rues bondées, ses restes coloniaux, ses tours qui poussent comme des champignons, sa confluence avec le Mékong, tout cela donne une atmosphère particulière à la ville. Jamais les disparités entre une minorité ultra riche, composée d'expatriés et d'élites locales, et le reste de la population ne nous aurons autant sautées aux yeux. Enfants pauvres qui vendent des bracelets, mendiants, sdf, drogués, mutilés par les mines... Le Cambodge connait une croissance a deux chiffres mais cela ne profite vraisemblablement pas à tout le monde. Loin s'en faut. Mais les habitants font preuve d'une sacré force de caractère et essayent d'avancer, toujours et toujours avec le sourire... Cela devient une conclusion régulière de nos découvertes...

C'est la même politique qui est choisie par le pays pour passer à l'après Khmers Rouges. On fait avec et on ne revient sur le passé. Pourtant un quart de la population totale du pays a été décimée par un autre quart en proportion c'est plus que pour la Shoah. Je ne compare pas mais dans notre inconscient collectif ce génocide ne nous apparait pas comme un des plus importants que l'humanité ai connu. Il faut imaginer que l'ensemble des cadres, des professions de santé, des enseignants, des techniciens, des professions libérales et tous les habitants qui parlaient une langue étrangère ou portaient simplement des lunettes ont été consciencieusement traqués et tués. Tout le monde a ici dans sa famille des personnes qui sont mortes à cette époque mais vraisemblablement aussi des personnes qui ont participé au génocide. Compliqué... Comment se reconstruire quand toutes les élites du pays ont disparu et que sa population est dans la misère? C'est ce qu'ils essayent de faire patiemment depuis 40 ans. Ils ont décidé de ne juger que les dirigeants qui les ont mené au chaos. On pourrait dire que la justice n'est pas passée, que de nombreux meurtriers vivent une vie normale. Mais ils ont choisi cette voie pour ne pas rouvrir des blessures trop profondes et détruire les progrès accomplis depuis.  Et force est de constater que malgré tout ce passé il  s'en sortent plutôt bien même s'il reste encore d'énormes progrès à réaliser. 

Mais ce que nous retiendrons de Phonh Penh ce ne sont pas ses restes de la guerre civile comme le camp S21 ou les killingfields qui portent bien leur nom même s'ils nous ont profondément marqués et interrogés sur l'humanité. Non, nous garderons la douce frénésie du lieu. La promenade le long de la rivière Tonlé Sap qui est un véritable poumon de la ville. Ici on se retrouve le soir pour jouer au foot, manger, danser lors de séances collectives d'aérobic ou simplement flâner en profitant de la relative fraicheur de l'air le long des berges. Nous retiendrons aussi le plaisir de pouvoir déguster des croissants dignes des meilleurs boulangeries françaises aussi bien que le plaisir de profiter des restaurants du nightmarket assis sur des nattes avec les locaux. Et puis l'énergie de ses habitants que nous avons pu ressentir suite à une coupure d'électricité générale, dans toute la capitale..., à une heure où la ville normalement trépigne. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues en se regroupant près des bâtiments équipés de groupes électrogènes ou ont allumé des bougies. Les enfants du propriétaire de l’hôtel chantaient Happy Birthday... Au bout de 10 minutes, la vie avait repris son cours comme si de rien n'était. Et quand deux heures plus tard l'électricité est revenue des clameurs de joie sont montées de la rue... Tout simple mais vraiment  chouette...

Vue de la terrasse de la guesthouse avec au fond le Tonlé Sap et sa promenade.


Palais royal.


Musée national

Et sa fameuse collection de sculputes d'Angkor. Ici des lingas symbole très important pour les Khmers...


Vue du ciel


Architecture coloniale.

Grand marché



Nightmarket et ses nattes

Croisières nocturnes

S21, centre de détention et de torture dans un ancien lycée français



Mémorial des killingfields, principal lieu d’exécution des opposants pour la ville de Phnom Penh.

Des petits bracelets disposés par les locaux et les touristes autour des fosses communes.


Petite contribution sonore. Après une panne généralisée d'électricité, voici ce que l'on a entendu. C'est un peu ça le Cambodge depuis notre arrivée.

Et la lumière disparu.

2 commentaires:

  1. Merci de nous faire partager vos ressentis : on a l'impression de voyager un peu avec vous ... et on attend avec impatience les prochains commentaires !
    On vous embrasse tous les trois ..;

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  2. Encore de belle photos, je regrette de plus en plus d'avoir finit mon voyage trop tôt ...
    Mais bon c'est comme le chocolat ou le pain pour certaine personne (je ne vise personne ^^) faut pas en abuser.
    Quand vous dite que les gens ont une force de caractère et essayent d'avancer, toujours et toujours avec le sourire, je vous comprend le plus dur c'est en revenant en France le choc des cultures.
    Bisous à tout les 3

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