vendredi 28 novembre 2014

Kratie et sa majesté le Mékong.

"Mais qu'est ce que vous faîtes à Kratie?" nous demandera un soir à l'apéro un Combodgien francophone avec qui échanger aura été un vrai plaisir. 
Premièrement pour faire une pause sur la route qui nous mènera au Laos. Deuxièmement pour le Mékong que l'on va suivre pendant un petit moment. Mais je dois bien reconnaître qu'en sortant du mini bus, j'en reparle plus loin, la chaleur étouffante aidant, nous nous sommes réellement demandé ce qu'on faisait ici. 
Et puis, l’accueil de nos hôtes, une guesthouse gérée par une assoc qui fait de l'insertion de jeunes défavorisés par le biais du tourisme, le premier coucher de soleil sur le Mékong, notre hébergement dans une authentique maison cambodgienne en bois et la cuisine délicieuse des étudiants finira de nous convaincre. Nous sommes bien dans cette ville de province à 200 km au nord de Phnom Penh. Nous en profiterons pour découvrir à bicyclette les rives du fleuve en s'immergeant dans le Cambodge rural, authentique, un vrai chouette moment malgré la chaleur étouffante.
Durant nos balades, que ce soit en centre ville ou dans la campagne, les difficultés du Cambodge nous sautent aux yeux. Malades de l’hôpital regroupés pour les perfusions dans une pièce bondée donnant sur la rue. Enfants non scolarisés. État des voies de communication. Les temples d'Angkor et ses millions de touristes, le généreux Mékong (qui grâce à ces limons fait de ses berges les terres parmi les plus fertiles de la planète) ne peuvent suffire. Et à priori, il est difficile de compter sur l'efficacité  de ses politiques même si le parti de l'actuel premier ministre du Cambodge, Combodian People Party, s'affiche de partout à la campagne comme en ville. La communication ne fait pas tout ici comme ailleurs... D'ailleurs peut on encore parler de démocratie quand cela fait 30 ans que le premier ministre Hun Sen est en place... Mon propos a été plus optimiste mais la conclusion de notre collègue d'apéro n'aide pas. Il utilisera le terme très forts de "résignés" pour parler de ses compatriotes. Il ajoutera que la culture religieuse y est pour beaucoup. Il nous explique que culturellement, pour les bouddhistes, les bonnes actions se répercuteront dans une vie future et non tout de suite. Cela leur permet d'accepter leur sort mais pas de bouleverser l'ordre établi...
Alors résignés, oui, peut être mais vraiment accueillants, souriants, avançant coûte que coûte, capables de faire beaucoup avec rien, d'une grande générosité. Et nous garderons encore longtemps ce qu'ils nous aurons apporté et donné sans le savoir...

Le Mékong.


Ses berges.


Ses lycéennes.

Ses maisons sur pilotis.



Le parti unique ou presque....

s'affiche de partout au Cambodge....

Le centre de Kratie.



ses étals de fruits.

Petites contribution vidéo. Balade à vélo au bord du fleuve.


Petite contribution sonore.  Ce n'est pas la première fois que je parle de la conduite de nos hôtes. Mais c'est la première fois que nous avons eu réellement  peur. Le trajet devait durer 4 heures 30. Il  durera finalement 3 heures... grâce à un chauffeur mi fêlé mi kamikaze qui usera allégrement du klaxon pour signaler la présence de son Ford Transit, rempli à bloc, aux autres usagers de la route....

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