Remontée vers le nord...

Le Laos continue de nous offrir ses petits trésors. En premier lieu, le flegme débonnaire des Laotioens : ici,  prendre son temps n'est pas un mythe mais une réalité bien installée et booster un laotien relève de la douce utopie... Nous nous adaptons finalement assez bien à ce rythme, à des années lumière du notre en France. Alors oui, il faut accepter, même si ce n'est pas toujours dans nos gênes... de faire 220 km en 12 heures,  que le chauffeur s'arrête pour faire ses courses, une sieste, ou bien soulager un besoin naturel. Chaque arrêt est l'occasion d'assister à un défilé de vendeuses ambulantes qui usent de tous les subterfuges pour vendre leur brochettes et autres poulets fris entiers empalés sur des bouts de bois. Mais au bout d'un moment, à 40 km/h avec les hits laotiens du karaoké dans les oreilles, l'idée d'aller prendre le volant commence à germer dans nos esprits...

Nous remontons donc vers le nord doucement mais surement. Première halte à Champassak. Petite bourgade paisible sur les bords du Mékong qui abrite le premier temple Khmer construit des années avant Angkor. Encore? Oui après la Thaïlande et le Cambodge nous avons sérieusement entamé notre capital temple... Mais celui là a un petit quelque chose en plus du fait de son état de délabrement avancé et surtout de son cadre enchanteur. Nous resterons longtemps à profiter de la magnifique vue sur la plaine du Mékong.
Deuxième arrêt, le plateau des Boloven. Traditionnellement, la visite s'effectue en mob. Mais trois jours de moto et 250 km avec Maëlle nous a semblé un peu too much. Bien nous en a pris car  la queue d'un typhon s'est invitée arrosant copieusement les hauteurs au grand dam des locaux. C'est donc en tuktuk et dans le brouillard que nous partirons à l’assaut du plateau. L'occasion de ressortir polaires et blousons car à 1300 mètres d'altitude la fraicheur était bien là. Cela ne nous aura pas empêcher de découvrir les principales chutes d'eau dont Tad Fan et ses 200 mètres ainsi que les cultures locales de thé et de café avec dégustation, pour réchauffer nos corps plongés dans cette ambiance station de ski à la Toussaint.
Dernier arrêt au village de Kong Lo dans une vallée perdue à deux heures de transport collectif de la route principale. Nous voilà plongés dans une vallée hors du temps. Il faut imaginer des falaises calcaires ceinturant cette minuscule vallée avec les formes caractéristiques de ses roches qui s'érodent lentement en formant des dentelles saillantes un peu à la manière de la baie d'Halong. Avec la végétation locale et les rizières à leurs pieds, c'est juste magnifique. Le village ne s'est ouvert au tourisme que récemment avec l'aménagement d'une curiosité locale. Ici, dans les falaises s'étend l'une des plus longue rivière souterraine accessible en barque. Les deux heures que nécessiteront sa visite, le temps de déboucher de l'autre coté de la montagne et de revenir, resteront un moment particulier. Entre plaisir et angoisse, l'étrange sensation de rentrer dans les entrailles de la terre. Parce qu'avec la seule lumière de notre batelier, qu'il utilisait simplement pour la navigation, nous étions plongés dans le noir complet.  Dans ces conditions, les bruits, les sensations, ne se perçoivent plus de la même façon. Mais quel plaisir de revoir la lumière, au départ faible halo au plafond mais qui se fait éclatante quand la sortie arrive. Plaisir aussi de traverser le village avec ses hordes d'enfants qui sortaient à notre passage avec Maëlle pour juste nous voir mais toujours en nous saluant. Alors quand on est revenus avec des bonbons...

Temple de Champassak.

"Ze fais de lécalade moi!"

Chutes de Tad Fan sur le plateau des Boloven.

Comme ça c'est mieux.

Vallée de Kong Lo.

Petites contributions vidéo. La première est un aperçu de la grotte de Khong Lo et ses 7 km de galeries effectués, dans les deux sens, en barque et dans le noir... Claustrophobes s'abstenir... La seconde  témoigne de la passion des laotiens pour le karaoké, même durant les trajets en bus. Passion plutôt débordante voir horripilante après quelques heures de musique non stop...